Au terme de la campagne commerciale 2019-2020, les exportations françaises de blé tendre ont bondi de 23,5 %, à 21,192 millions de tonnes (Mt). Une performance à mettre notamment au crédit des ventes réalisées en direction des pays tiers, en hausse de 40,7 %, à 13,6 Mt. Les marchandises exportées dans l’Union européenne sont stables (+1,4 %, à 7,4 Mt).
"La France était bien positionnée en termes de compétitivité-prix sur la campagne. Deux éléments ont fait la différence chez les clients : d’une part la qualité des céréales françaises, avec leur capacité à répondre à un éventail extrêmement varié de demandes de la part des acheteurs. Second point positif, l’extrême mobilisation de la filière logistique pour assurer les livraisons, malgré les grèves dans le fret ferroviaire et la crise sanitaire. Les coûts du fret se sont aussi sensiblement rapprochés de ceux de la Mer Noire", observe Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de l’établissement public France AgriMer.
Des investissements à venir
Les ventes françaises de blé tendre se sont accrues de 72 % auprès des pays d’Afrique de l’Ouest et de 10 % en Algérie, des clients historiques de la France. La Chine est devenue notre troisième pays acheteur de blé, derrière l’Algérie et le Maroc. La France a aussi bénéficié des difficultés de l’Australie et de l’Argentine, ainsi que de disponibilités abondantes (39,1 Mt de blé toutes utilisations confondues, en hausse de 13,9 %).
Signe de ce dynamisme, Soufflet, premier exportateur français de céréales, vient d’annoncer un investissement de 10 millions d’euros dans un nouveau portique de chargement sur le port de Rouen (Seine-Maritime). Ce dernier mettra pour sa part 7,8 millions d’euros dans un chantier de rempiétement du terminal céréalier de Soufflet. La capacité de chargement passera de 1 200 à 2 000 tonnes par heure.
Le taux de protéines s’est amélioré
Longtemps au cœur des préoccupations de la filière française, le taux de protéines semble être un sujet en passe d’être réglé. "Il faut reconnaître tout le travail qui a été fait avec les services techniques des organismes stockeurs sur le taux de protéines, avec l’apport de l’azote", indique Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé de France AgriMer.
"Compte tenu de nos conditions climatiques, nous n’avons pas des niveaux de protéines aussi élevés que l’Allemagne ou les pays baltes. En revanche, grâce aux efforts continus ces dernières années en matière de choix variétaux, on atteint des taux suffisamment élevés pour répondre aux attentes des acheteurs. Ceux-ci attendent aussi des taux d’humidité satisfaisants, particulièrement favorables cette année pour les céréales françaises", appuie Marc Zribi.
Plongeon pour la récolte 2020
L’euphorie pourrait néanmoins être de courte durée. D’après le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, la production de blé tendre atteindrait 31,3 Mt lors de la récolte qui démarrera cet été, le plus bas niveau depuis 2004 après la moisson de 2016. Le repli se chiffre à 20,8 % sur un an et à 11,3% par rapport à la moyenne quinquennale. Le rendement s'établirait à 71,1 quintaux par hectare (q/ha) en 2020, contre 79,1 q/ha l’an dernier. En cause, les précipitations abondantes à l’automne, qui ont perturbé les semis, ainsi que la sécheresse qui affecte plusieurs régions de France depuis le printemps.
Hormis en Auvergne (+ 10,9 % sur un an), la chute de la production serait généralisée : - 49 % sur un an en Nouvelle-Aquitaine, -43,2 % en Poitou-Charentes ou -34,9 % en Pays de la Loire par exemple. Les surfaces de blé tendre étaient, elles, leur plus bas niveau depuis 2003, à 4,4 millions d’hectares.
July 09, 2020 at 02:00PM
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Belle fin de campagne commerciale pour le blé français - L'Usine Matières premières - L'Usine Nouvelle
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